Conditions : Le jeu a été testé sur PlayStation 5 sur la version dématérialisée via une clé fournie par l’éditeur.
Spider-Man 2.0 beta
Spider-Man Miles Morales débarque en tant que première exclusivité sur PlayStation 5 et comme disait oncle Ben(s), un grand pouvoir implique une grande responsabilité. Ça n’a aucun rapport dans le contexte mais je voulais simplement placer la citation…
Agé de 15 ans seulement, Miles n’est autre que l’ami de Peter Parker alias Spider-Man (désolé pour le spoil). Le nombre de points communs entre les personnage prête presque à sourire tellement il est hors norme :
Le jeune Morales est un ado, piqué par une araignée de laboratoire qui va lui transmettre un max de pouvoir. Il a malheureusement perdu son père, étudie la science tout comme la fille dont il est secrètement amoureux. Ca me fait vraiment pensé à quelqu’un, pas vous ?
On pourrait continuer cette liste de points communs longtemps dans ce triste manque d’originalité que nous proposent d’entré de jeu les scénaristes de Marvel mais heureusement Miles est, je trouve, bien plus cool que son confrère arachnophile ;)
Même si l’aventure commence main dans la main avec Peter, Miles se retrouve très tôt dans l’aventure responsable de la sécurité du New York de Marvel pendant que le « vrai » Spider-Man prend quelques congés bien mérités en Europe.
Navration
Evidemment, c’est quand vous êtes seul que les problèmes commencent. Roxxon, une entreprise spécialisée dans l’énergie souhaite implanter un réacteur d’un tout nouveau genre au cœur même de la ville (bonne idée non ? ) pendant qu’un groupuscule armé appelé l’Underground, tente par tous les moyens de mettre à mal les projets de l’entreprise.
Je vais être direct, l’histoire ne m’a pas transporté. Tout simplement parce qu’elle est, à mon sens, assez mal écrite, appuyée par des protagonistes beaucoup trop fades pour espérer s’identifier un minimum à eux.
Le travail sur la narration manque cruellement de profondeur et de liant. Elle est essentiellement accès sur l’action sans trop s’attarder sur la personnalité ou le passé des intéressés qui viendrait habiller un peu ce que tente de nous raconter le jeu.
Les protagonistes passent du blanc au noir tellement vite, qu’on frôle parfois la schizophrénie.
De même, les cinématiques, sensées apporter un peu de vie à notre ado, ne prennent pas assez le temps de poser l’intrigue mais tentent tout au plus, de justifier toujours plus d’actions.
De ce fait, la quête principale se déroule un peu sans surprise, parsemée de quelques scènes sympas avec des mini-boss comme Rhino (et le neurone qui l’accompagne). Ce dernier semble vouloir vous défoncer sans trop savoir pourquoi. On reste dans l’esprit de Marvel bien sûr mais un soupçon de travail supplémentaire sur la narration n’aurait pas été de trop. Autre point bizarre, la relation avec son acolyte technophile Ganke Lee est creuse au possible, anecdotique et on se pose parfois la question : “mais c’est qui lui déjà ?”.
C’est vraiment regrettable car on a bien la sensation qu’Insonmiac Games a essayé de proposer une belle expérience de jeu. Les quêtes annexes sont souvent mieux construites, mieux narrées et viennent enrichir un peu plus l’univers de l’ado, jusqu’à parfois surpasser l’intérêt de la trame principale. Ces petites histoires facultatives sont mises à disposition via l’application Spidey développé par Ganke. L’idée est bonne et permet en autre de cumuler différents points afin de débloquer bon nombre d’habits, compléter votre arbre de compétences mais aussi améliorer vos nombreux gadgets.
La narration est vraiment le point qui m’a le plus dérangé dans ce SPIN OFF car oui, on sent peut-être un peu trop que nous sommes “seulement” dans un SPIN OFF de Spider-Man et non dans une véritable nouvelle aventure.
Le gameplay
Le gameplay reste évidemment l’axe principal de SMM, nous sommes dans un jeu d’action, il ne faut pas l’oublier. Soyez en sûr, tisser sa toile de building en building à travers Manhattan est tout bonnement jouissif.
Ajoutez à cela un magnifique aspect contemplatif offert par les multiples points de vues naturels que peut nous offrir la ville qui pour l’occasion, c’est habillé d’un joli manteau blanc hivernal, arpenter le New York de Marvel devient un subtil mélange de liberté et de fun.
Si vous aimez les grands espaces urbains, que vous êtes architecte ou que vous êtes un singe géant, vous allez adorer le Manhattan d’Insomniac ;)
Je vais peut-être paraître un peu bourrin mais quel plaisir de défoncer du méchant dans ce Spider-Man :)
Essentiellement basées sur les combos et les réflexes pour les contres, les phases de combats restent le point fort du jeu, propulsés entre autres, par le nouveau pouvoir de Miles : La bioélectricité.
Cette énergie auto-régénératrice vient enrichir et dynamiser les mécaniques de jeu de ce Spider-Man 2.0 : Boost de générateur électrique, liaison entre poteaux électriques, coup de point électrique, invisibilité…
Les environnements extérieurs permettent très largement d’exploiter toutes les capacités et les gadgets high-tech mis à disposition du joueur. J’ai eu tendance à plus « bourriner » alors qu’en intérieur, on évitera la plupart des combats en capturant subrepticement l’ennemi dans sa toile tout en jouant de temps en temps avec l’invisibilité pour se faire trop rapidement oublier.
Ces phases de jeu ne pêchent pas par leur dynamisme mais par leur redondance et leur manque de diversité. La seule chose qui importe durant ces confrontations se résument finalement à deux variables : l’équipement de l’ennemi (lourdement armé et/ou détection d’invisibilité) et l’environnement (intérieur / extérieur).
Raytracing Ultra
Insomniac Games a dû signer de son sang un contrat leur imposant l’utilisation du Raytracing, que l’on peut tout de même désactiver pour passer à 60 i/s au lieu de 30 avec le Raytracing. Spider-Man se devait de montrer ce que la PS5 pouvait faire mais c’est parfois au détriment d’une direction artistique trop timide, trop lisse.
New York est blindée de matières réfléchissantes : métal, vitre, flaque, parquet… tout est encore trop propre et ne laisse pas suffisamment la place à l’usure, aux rayures et aux déchets. Je me suis fait la même remarque à la sortie de la Xbox 360 avec le passage des textures aux shaders (c’était Kameo de Rare qui avait subi le même sort à l’époque, premier jeu à sortir sur la console de Microsoft).
Il y a un peu trop de “m’as-tu vu” techniques aux détriments de réels choix artistiques assumés.
Pour le coup, c’est vraiment dommage car l’éclairage sublime le jeu dans son ensemble, les meilleurs visuels étant le coucher / lever de soleil avec son soupçon de neige bien dosée.
Le jeu se situe dans cette période transitoire de démarrage d’une nouvelle génération de console avec les tâtonnements techniques et artistiques que ça implique. Spider-Man est beau, quelques fois superbe mais votre rétine s’en remettra.
L’hardware qui fait du bien
Chose importante pour moi que je voulais aborder dans ce billet, c’est la rapidité avec laquelle le jeu se lance sur la console. Il n’y a quasiment aucun temps de chargement. Ce sera logiquement le cas des prochains titres à venir sur PS5 mais sachez que l’expérience de jeu est bonifiée avec cette évolution technique majeure.
Il ne faudra que quelques secondes pour arriver sur l’écran titre et lancer votre partie pour vous retrouver sur un building New-Yorkais sera pratiquement instantanée. Pour des gens qui comme moi, n’ont pas forcement beaucoup de temps, c’est un vrai bonheur ;)
A faire ou pas ?
Comptez une dizaine d’heures pour venir à bout de l’intrigue principale et dix heures de plus pour compléter les quêtes annexes du jeu. Soyons clair, même si je semble pester sur le jeu, Spider-Man Miles Morales reste une exclusivité intéressante pour le lancement de la console de Sony mais certainement pas de quoi justifier l’achat de la nouvelle machine de Sony à mon sens.
Graphiquement (trop) démonstratif, il lui manque un scénario mieux travaillé, une direction artistique plus marquée ainsi qu’une mise en scène digne des films Marvel sur l’ensemble de l’aventure. J’ai le sentiment qu’Insomniac Games a peut-être manqué de temps pour affiner son œuvre, très certainement pour répondre présent à la sortie de la console sur lequel il tourne.
Il n’en reste pas moins des sensations de jeu très plaisantes, pratiquer la savate avec punch ou encore se balader avec nouveau Spider-Man à travers Manhattan fait son petit effet.
Pour commencer sur PlayStation 5, c’est pas mal.